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Gestion de la crise de l’eau au Cap, Afrique du Sud

Soumis par uil_admin le lun 13/12/2021 - 14:29

En quoi consiste l’initiative et où est-elle mise en place (par exemple dans quelle ville ou quel pays) ?

Depuis 2018, Le Cap, une ville de 3,7 millions d’habitants, connaît une sécheresse sans précédent. La crise de l’eau au Cap a été déclarée urgence nationale après la baisse des précipitations de 2015 à 2018 qui a entraîné les pires sécheresses jamais enregistrées. La ville a annoncé l’arrivée d’un jour zéro – où l’approvisionnement en eau ne serait plus assuré. Heureusement, ce point n’a jamais été atteint et la première source en eau du Cap, le barrage de Theewaterskloof, a pu accroître ses capacités, de 11 % le 9 mars 2018 à 100 % le 2 octobre 2020 (Global Citizen, 9 octobre 2020).

Comment l’initiative a-t-elle vu le jour ? Comment a-t-elle été mise en place ?

La sécheresse qu’a connue la ville du Cap a profondément modifié la conception de la gestion de l’eau et des ressources. L’apprentissage tout au long de la vie a joué un rôle fondamental pour aider les habitants de tous les âges à faire face à la crise. Une campagne des autorités municipales en charge de l’eau leur a, par exemple, fourni des stratégies pour réduire de moitié leur consommation, notamment prendre des douches moins longues, ne tirer la chasse d’eau qu’en cas de nécessité, laver moins souvent le linge, cesser d’arroser le jardin et recueillir l’eau propre à la consommation des sources naturelles de la région. La municipalité a également limité strictement à 50 litres par personne et par jour l’eau fournie par les services publics et des systèmes de récupération des eaux grises ont été installés, ainsi que de vastes citernes pour ceux qui peuvent se le permettre (UIL, 2021).

Quelles sont les parties prenantes à la conception et/ou la mise en place de l’initiative ? Quels secteurs représentent-elles ?

La pénurie d’eau a exigé un effort collectif de toutes les catégories et tous les niveaux de la société pour trouver des solutions innovantes et réalistes qui permettent à chacun de s’en sortir avec moins et de reprendre espoir en un avenir durable. L’apprentissage tout au long de la vie est présent dans plusieurs couches de la société, sous forme notamment de formation initiale ou d’apprentissage et éducation des adultes, et dans des environnements d’apprentissage diffus tels que médias, organisations religieuses ou société civile (UIL, 2021).

Quels sont les impacts de l’initiative pour faciliter l’apprentissage tout au long de la vie ? À qui profite-t-elle et de quelle manière ?

Une gestion des ressources plus durable exige des efforts de tous les secteurs industriels et des populations pour parvenir à des solutions innovantes à long terme. L’apprentissage tout au long de la vie a été introduit et développé dans plusieurs couches de la société, sous forme notamment de formation initiale ou d’apprentissage et éducation des adultes, et dans des environnements d’apprentissage diffus tels que médias, organisations religieuses ou société civile (UIL, 2021).

La ville du Cap est parvenue à éviter le pire dans la crise due à la pénurie d’eau en modifiant les habitudes de ses habitants. La municipalité a misé sur l’usage domestique de l’eau et a convaincu les habitants de prendre des initiatives pour économiser. Le Forum économique mondial (2019) a rapporté comment ces derniers ont adopté ces nouvelles habitudes et ont fait preuve d’ingéniosité pour trouver de l’eau. Sur la base des chiffres de la consommation, les habitants du Cap ont partagé des idées sur les médias sociaux, échangé des pratiques efficaces et appris à tirer parti de la quantité d’eau autorisée.

De nouveaux dispositifs de gestion de l’eau programmés pour la couper lorsque la limite quotidienne est atteinte ont remplacé les compteurs traditionnels. De lourdes amendes ont été mises en place pour les ménages qui consommaient de trop grandes quantités. Le prix de l’eau a été temporairement relevé afin de décourager toute consommation abusive. Enfin, Le Cap a aussi introduit des quotas pour réguler l’eau utilisée par les secteurs agricoles et commerciaux au détriment de l’approvisionnement de la ville. Cette dernière solution s’est cependant avérée non durable car elle a contribué à la perte de 30 000 emplois agricoles (Global Citizen, 9 octobre 2020). Les quotas agricoles d’eau ont malgré tout donné à la ville le temps d’élaborer un meilleur plan de gestion.

L’Afrique du Sud est l’un des pays les plus secs au monde, de sorte que le risque de pénuries prochaines demeure, tandis que la demande en eau continue d’augmenter. Walters (2018) affirme que les sécheresses et crises de l’eau révèlent les inégalités sociales – l’injustice de l’accès à l’eau – et la situation au Cap montre bien qu’il ne s’agit pas uniquement d’un « problème de la classe moyenne » (p. 147), ni que la responsabilité peut en être rejetée sur les zones et les catégories de population les plus pauvres économiquement.

Références

Forum économique mondial, 2019. Cape Town almost ran out of water. Here's how it averted the crisis. Disponible [en ligne] à : www.weforum.org/agenda/2019/08/cape-town-was-90-days-away-from-running-out-of-water-heres-how-it-averted-the-crisis/ [Consulté le 27 novembre 2020].

Global Citizen, 2020. How Cape Town went from water crisis to overflowing dams in just 2 years. Disponible [en ligne] à : www.globalcitizen.org/en/content/cape-town-water-crisis-day-zero-overflowing-dams/ [Consulté le 24 novembre 2020].

UIL, 2021. Making lifelong learning a reality: A handbook. Hambourg, UIL (à paraître). Hambourg, UIL.

Walters, S., 2019. ‘The drought is my teacher’: Adult learning and education in times of climate crisis. Journal of Vocational, Adult, and Continuing Education and Training, 1, pp. 146–162. Disponible à : https://journals.co.za/doi/pdf/10.14426/jovacet.v1i1.308 [Consulté le 23 juillet 2021]

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