global_header_bg_pc

EC24 : Programme d’aide aux élèves qui quittent l’école sans diplôme en Jordanie

Soumis par edusoft_admin le jeu 01/09/2022 - 08:39

En quoi consiste l’initiative et où est-elle mise en place (par exemple dans quelle ville ou quel pays) ?

Le ministère de l’éducation (MoE) jordanien s’est fixé pour objectif d’améliorer la qualité de vie en renforçant l’éducation, en augmentant la qualité du système éducatif et en permettant aux jeunes gens d’obtenir de meilleurs résultats scolaires ce qui aura des répercussions sur leur bien-être. Une éducation de meilleure qualité rendra aussi la Jordanie plus compétitive sur le marché mondial en termes d’économie du savoir. Pour atteindre son objectif, le pays a besoin de ressources humaines qualifiées, ce qui exige une formation prolongée et d’autres activités pédagogiques. L’une des initiatives qui y contribue est le programme « Educating Dropouts », lancé en 2004 et fruit de la collaboration entre le MoE et l’organisation non-gouvernementale Questscope. Le programme est un exemple d’apprentissage non-formel qui encourage l’équité dans l’éducation. Il donne aux participants la chance d’une formation professionnelle et celle d’entrer dans un cadre éducatif formel avec la formation dispensée par la Société pour la formation professionnelle. Le programme développe des compétences professionnelles et permet aux participants d’acquérir des savoir-faire et des connaissances spécifiques pour évoluer sur le plan personnel. Il met en avant le droit des participants à l’éducation afin de les motiver pour poursuivre un apprentissage formel (DVV International, 2013).

Comment l’initiative a-t-elle vu le jour ? Comment a-t-elle été mise en place ?

Le MoE jordanien a collaboré avec plusieurs organisations pour ouvrir des centres éducatifs non-formels dans plusieurs régions du pays. De 2004 à 2005, quarante-cinq ont été créés dans des zones où les chiffres de l’abandon scolaire et du travail des enfants étaient élevés. Trente-et-un cours ont été dispensés à des élèves masculins et 14 cours à des élèves féminines. En 2011, près de 5500 élèves s’étaient inscrits, dont 4600 hommes et 900 femmes. Deux autres centres masculins ont été ouverts en 2012 et ont accueilli plus de 1500 élèves.

Le programme est divisé en une phase primaire, une phase intermédiaire et des sessions terminales, chacune d’une durée de huit mois. Il est suffisamment souple pour répondre aux besoins des apprenants. Les cours ne durent pas plus de trois heures par jour, généralement le soir. Le matériel est aligné sur celui des programmes scolaires et approuvé par le conseil éducatif du MoE. La phase primaire correspond à l’école élémentaire en Jordanie. Les élèves y acquièrent les compétences de base en alphabétisation et mathématiques et poursuivent un enseignement national comprenant le système de gouvernement, les statistiques, les sites archéologiques, le tourisme et une formation professionnelle.

La phase intermédiaire est comparable à l’enseignement secondaire du premier degré (classes 5 à 7), il donne un aperçu des matières générales comme les sciences, la géographie et l’histoire. Il privilégie aussi le développement des compétences non-techniques telles que la résolution de problèmes, la communication, la présentation, et d’autres. La phase finale poursuit principalement l’apprentissage des compétences non-techniques en plus d’une formation professionnelle avancée, comparable aux classes 8 à 10 de l’enseignement secondaire. Les trois phases dispensent des cours de religion, d’anglais et de TI. Au terme du programme, les élèves obtiennent un certificat officiel reconnu par la Société pour la formation professionnelle. Comme le programme fournit un enseignement équivalent à une scolarité de 10 classes, la certification atteste que les participants ont achevé une scolarité de base et sont qualifiés pour commencer une formation professionnelle ou poursuivre leur formation dans d’autres cadres formels (DVV International, 2013).

Quelles sont les parties prenantes à la conception et/ou la mise en place de l’initiative ? Quels secteurs représentent-elles ?

Le ministère de l’éducation a collaboré avec de nombreux partenaires pour développer et intégrer différentes activités éducatives. Des organisations gouvernementales et non-gouvernementales attachées à faire baisser le taux d’abandon scolaire travaillent en étroite collaboration avec le MoE pour mettre en œuvre l’initiative, notamment Questscope. Les autres parties prenantes comprennent la Société pour la formation professionnelle qui supervise tous les centres de formation professionnelle formels de Jordanie, ainsi que des enseignants, formateurs et d’autres bénéficiaires du programme (DVV International, 2013).

Quels sont les impacts de l’initiative pour faciliter l’apprentissage tout au long de la vie ? À qui profite-t-elle et de quelle manière ?

Le programme cible les jeunes de 13 à 20 ans qui n’ont pas terminé l’enseignement secondaire du second degré ou ne le peuvent pas. Il est également ouvert aux élèves qui n’ont pas la nationalité jordanienne, notamment les réfugiés iraquiens et syriens. Il est centré sur l’élève et privilégie des approches modernes de l’enseignement.

Les enseignants tiennent lieu de facilitateurs et assistent les élèves sur leur parcours d’apprentissage. Les centres sont proches des domiciles ou lieux de travail des élèves pour une meilleure accessibilité, ce qui garantit un faible taux d’absentéisme. Les élèves apprennent en classe, mais aussi à l’extérieur, les ressources des communautés locales et des donations couvrent les coûts des activités pédagogiques extérieures. L’une des raisons de l’abandon scolaire est la peur des examens et la crainte d’échouer, de sorte que le programme a mis au point un système d’évaluation à partir de plusieurs critères : la participation et l’interaction en cours comptent pour la moitié de la note finale, la présence et les activités extérieures pour 10 pour cent, les tests et les examens pour 40 pour cent. Les facilitateurs, pour la plupart des enseignants d’écoles publiques, sont formés pour faire des remarques constructives et accroître la motivation des élèves.

Près de 300 facilitateurs ont été formés par le ministère de l’éducation et ses partenaires. La plupart de ceux qui travaillent dans les centres sont aussi engagés dans des écoles et bénéficient d’une prime. En 2011, l’évaluation des centres réalisée en collaboration avec l’université d’Oxford a conclu que le programme avait eu un effet positif sur le comportement des participants. Les chiffres des agressions ont chuté sensiblement et les évaluateurs ont noté des améliorations au niveau des relations des participants entre eux et avec leurs familles. Dans l’ensemble, les participants ont affiché un niveau d’instruction plus élevé et une motivation accrue pour poursuivre des études (DVV International, 2013).

 

Références

DVV International. 2013. Adult Education and Social Change. [En ligne] Bonn, dvv international. Disponible à : https://www.dvv-international.de/fileadmin/files/ipe_67_final_web.pdf [Consulté le 4 novembre 2021].

level