En quoi consiste l’initiative et où est-elle mise en place (par exemple dans quelle ville ou quel pays) ?
Bogotá, la capitale de la Colombie, a ouvert des salles de classe environnementales à des fins de sensibilisation et de compréhension de l’éducation au développement durable (EDD). Les landes de Chingaza où le projet est mis en œuvre abritent une faune et une flore très diversifiée due à la présence de collines et de zones humides, ainsi que toute une gamme de phénomènes naturels qui aident à saisir la notion d’« écosystème natif ». L’initiative des classes environnementales vise à préserver le milieu naturel tout en favorisant la connaissance de la nature pour une meilleure interaction et gestion des ressources. Le contenu des cours est rationalisé, basé sur des interprétations environnementales et destiné à tous les groupes d’âges. Une équipe pédagogique interdisciplinaire supervise l’ensemble. La stratégie des classes environnementales est actuellement déployée à Soratama, dans le district montagneux du parc écologique d’Enrtenubes, dans le parc écologique du district lacustre de Santa Maria del Lago et dans le parc écologique du district de Mirador de los Nevados.
Comment l’initiative a-t-elle vu le jour ? Comment a-t-elle été mise en place ?
Chaque zone naturelle protégée a des caractéristiques uniques, de sorte que les salles de classe environnementales sont adaptées aux paramètres spécifiques de chacune pour correspondre à l’environnement choisi. La sensibilisation à la biodiversité et à l’importance de la préserver est l’un des objectifs du projet – elle aide à évaluer les effets du changement climatique. Pour cela, les différents acteurs ont observé les écosystèmes des hauts versants des Andes, des forêts primaires qui entourent Bogotá et des pics couronnés de neige dans la Chaîne centrale – ce sont eux qui ont dévoilé le degré de détérioration induit par le changement climatique.
Pour être sûre de sensibiliser et garantir un accès facile à l’information sur le projet, l’initiative utilise plusieurs plates-formes pour ses annonces. L’information est aussi partagée sur le site Web officiel des salles de classe environnementales, par le secrétariat pour les médias sociaux environnementaux et d’autres moyens de communication. Les programmes sont distribués aux institutions éducatives par le ministère de l’éducation à Bogotá. Des équipes pédagogiques sont chargées de la sensibilisation et de gérer le programme localement dans les salles de classe environnementales.
Quelles sont les parties prenantes à la conception et/ou la mise en place de l’initiative ? Quels secteurs représentent-elles ?
Les parties prenantes comptent des personnalités qui font autorité et des représentants du grand public. Le secrétariat d’État à l’environnement est responsable de la direction et de la coordination de la stratégie des salles de classe environnementales. Il collabore avec des collectivités publiques, des entreprises, des institutions d’éducation et des organisations privées, publiques et sociales pour diffuser la connaissance de la nature et modifier les modes d’interaction avec elle. Cette collaboration va jusqu’à l’administration du service civil du district qui se fixe pour objectif de sensibiliser les fonctionnaires à l’environnement. Le ministère de l’éducation est un autre acteur important, responsable du renforcement des compétences des enseignants et des élèves. Le programme est conçu pour aider les individus, les organisations et les mairies locales à préserver la biodiversité et à mettre en place des pratiques d’EDD. Pour financer l’initiative, le ministère de l’environnement ébauche des projets d’investissement alignés sur les plans de développement de Bogotá.
Quels sont les impacts de l’initiative pour faciliter l’apprentissage tout au long de la vie ? À qui profite-t-elle et de quelle manière ?
La stratégie des salles de classe environnementales passe pour avoir un effet de plus en plus positif sur la population en termes de sensibilisation à l’écologie et de modification des modes d’interaction avec la nature. Les salles de classe soutiennent aussi la recherche sur l’environnement et permettent au public de se former. Car pour créer un lien entre la population et son environnement, il est essentiel de la familiariser avec les stratégies d’éducation à l’environnement. Le projet est donc contrôlé et supervisé pour garantir sa mise en œuvre adaptée. Le ministère utilise les évaluations trimestrielles pour planifier la plate-forme de suivi. Un système de gestion intégré et des comités d’évaluation spéciaux participent également au processus.
Si la pandémie de COVID-19 a entraîné des contretemps inévitables, elle a aussi permis à l’équipe qui travaille à la mise en œuvre du projet d’étendre sa portée grâce à la technologie. Des visites virtuelles ont notamment pu être organisées qui ont permis à un grand nombre d’observer la biodiversité de la région.
Le scénario virtuel a aussi présenté de nombreux défis, notamment des restrictions du nombre de participants sur la plate-forme. Comme le but principal du programme est une meilleure interaction entre les citoyens et leur environnement, le succès de l’initiative pourrait être compromis par les restrictions imposées par le gouvernement en réaction à la pandémie. En effet, la stratégie des salles de classe environnementales doit être mise en œuvre dans la nature avec un plan de travail, un programme éducatif et des équipes désignées à cet effet – il est essentiel d’intégrer les stratégies d’EDD à l’enseignement formel afin de renforcer la sensibilisation et de contribuer à l’objectif d’une relation équilibrée entre les hommes et la nature avec une utilisation adéquate des ressources naturelles et une protection spécifique de l’écosystème.
Références
Institut de l’UNESCO pour l’apprentissage tout au long de la vie. 2021. ESD Implementation in Learning Cities. [En ligne]
Disponible à : https://unesdoc.unesco.org/ark:/48223/pf0000379535 [Consulté le 1er décembre 2021].