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EC28 : Programme d’alphabétisation et de subsistance REFLECT (RLLP) au Soudan

Soumis par edusoft_admin le jeu 01/09/2022 - 09:10

En quoi consiste l’initiative et où est-elle mise en place (par exemple dans quelle ville ou quel pays) ?

Le programme d’alphabétisation et de subsistance REFLECT (RLLP) offre aux femmes socialement défavorisées la chance d’acquérir des compétences en alphabétisation de base, un apprentissage en matière de santé et une formation professionnelle qui leur ouvre des perspectives génératrices de revenus.

Environ 2000 femmes profitent chaque année du programme. L’enseignement est dispensé en anglais, en arabe et dans d’autres langues locales. Les sujets abordés sont la nutrition familiale, la maternité, les soins aux enfants, l’hygiène et les compétences de subsistance, en plus de l’alphabétisation de base et fonctionnelle. Le programme cherche à réduire la pauvreté des femmes en leur offrant une formation, en contribuant au développement de la communauté, en les sensibilisant mieux aux maladies endémiques et à leur prévention et en leur enseignant la psychologie infantile pour leur permettre d’éduquer les générations futures.

Donner plus d’autonomie aux femmes des communautés marginalisées améliorera le niveau de vie des familles et de la communauté dans son ensemble, ce qui les aidera ensuite à se relever en situation de post-conflit pour plus de durabilité et pour garantir une meilleure qualité de vie (UIL, 2015).

Comment l’initiative a-t-elle vu le jour ? Comment a-t-elle été mise en place ?

Le programme d’alphabétisation et de subsistance REFLECT (RLLP) a été lancé début 2005 par GOAL Irlande afin d’autonomiser les femmes de milieux socio-économiquement défavorisés. Sa mise en œuvre commence par la publicité : les dirigeants locaux et les groupes communautaires invitent les femmes à s’inscrire, à assister à des séances d’introduction et à se familiariser avec les cours et les objectifs du programme avant de décider d’y participer. Le contenu des cours couvre des sujets qui intéressent la communauté, ce qui accroît la motivation des participantes. En effet, les conflits dans certaines régions du Soudan et d’autres facteurs limitants comme les préjugés contre l’éducation des femmes ont privé un grand nombre d’entre elles de toute formation de base. Les femmes qui participent au programme sont instruites en soins infantiles, droits des femmes et environnement à travers des questions comme celle de la gestion des ressources en eau. Elles acquièrent aussi des compétences en alphabétisation de base et des connaissances générales.

Ce sont généralement les dirigeants des communautés qui sélectionnent et recommandent les animateurs à GOAL ; dans certains cas, GOAL les recrute aussi directement. En raison du faible niveau d’alphabétisation des femmes, le programme manque cependant d’animatrices. Le manque de personnel qualifié a pour conséquence que des animateurs sont parfois aussi engagés alors que leur niveau d’instruction ne dépasse pas le niveau primaire. Une fois recrutés, les animateurs suivent une formation intensive en méthodologies d’enseignement et éducation des adultes. Ils continuent aussi de se qualifier lors d’ateliers mensuels. Des manuels complets ont été conçus pour aider les animateurs à mettre en œuvre le programme. Chacun d’entre eux se voit confier 20 apprenantes en moyenne, ils reçoivent une prime mensuelle d’environ $ 50 par groupe, mais travaillent sinon bénévolement.

Le programme applique une approche innovante de l’apprentissage des adultes : les apprenantes prennent l’initiative et développent des supports d’apprentissage et des activités qui correspondent à leurs intérêts et à leurs besoins. Le programme favorise une approche participative pratique et interactive : les apprenantes n’apprennent pas seulement à lire, écrire et compter, elles calculent leurs frais de scolarité ou leurs dépenses de santé – application pratique et immédiate des compétences acquises. La méthode passe par l’apprentissage collaboratif : les groupes se retrouvent souvent pour des activités telles que jeux de rôles, concours, jeux, discussions et d’autres qui font appel aux supports visuels d’apprentissage développés par les apprenantes elles-mêmes. Cette approche centrée sur l’élève favorise la participation active et accroît la confiance en soi et l’autonomie des apprenantes - avec des résultats visibles. Des tests trimestriels sont réalisés pour évaluer les progrès accomplis par les apprenantes (UIL, 2015).

Quelles sont les parties prenantes à la conception et/ou la mise en place de l’initiative ? Quels secteurs représentent-elles ?

La principale partie prenante est l’organisation humanitaire internationale d’aide au développement GOAL Irlande. Le projet est financé par les gouvernements britannique (ministère du développement international – DFID) et irlandais. Des organisations non-gouvernementales, des animateurs et des superviseurs participent aux activités organisées dans le cadre du programme (UIL, 2015).

Quels sont les impacts de l’initiative pour faciliter l’apprentissage tout au long de la vie ? À qui profite-t-elle et de quelle manière ?

Le programme a eu un impact significatif avéré pour l’apprentissage tout au long de la vie. À la fin de la première année, près de 70 pour cent des participantes totalement analphabètes avaient acquis les compétences nécessaires pour écrire un court paragraphe et faire des calculs de base. De plus, près de 80 pour cent travaillaient à de petits projets au sein de leurs groupes et ont engagé des discussions dans leur communauté sur la santé et l’éducation. La santé et la nutrition se sont avérées les sujets qui sensibilisent le plus les participantes, dont 93 pour cent ont participé à la formation correspondante.

Grâce aux compétences en alphabétisation de base qu’elles ont acquises, les femmes peuvent lire et comprendre des instructions médicales, ce qui a élargi leurs connaissances des questions de santé. Leur meilleure compréhension des soins préventifs et de l’hygiène publique et personnelle se ressent au quotidien dans la vie des communautés. De même, les participantes se sont lancées dans des activités génératrices de revenus, ce qui a amélioré la qualité de vie de leurs familles. Enfin, leur sensibilisation aux droits humains a contribué à une responsabilisation sociale accrue : les participantes au programme ont appris comment négocier avec les autorités et demander des services nécessaires (UIL, 2015).

 

Références

UIL. 2015. Programme d’alphabétisation et d’emploi REFLECT, Soudan. [En ligne] Hambourg, UIL. Disponible à : https://uil.unesco.org/fr/etude-de-cas/effective-practices-database-litbase-0/programme-dalphabetisation-demploi-reflect [Consulté le 4 novembre 2021].

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