Quelle est l’initiative et où est-elle mise en œuvre (ville ou pays) ?
L’apprentissage tout au long de la vie fait partie de la politique du gouvernement norvégien, inspirée par la Commission européenne, l’OCDE et d’autres organisations internationales. L’apprentissage tout au long de la vie constitue un principe important de la politique norvégienne en matière d’éducation. L’objectif est de permettre à tous les Norvégiens de recevoir une éducation et de développer des compétences tout au long de leur vie. L’apprentissage tout au long de la vie est considéré comme étant un moyen d’améliorer la qualité de vie des individus et d’assurer une plus grande croissance de leurs revenus et une plus grande flexibilité sur le lieu de travail (EURYDICE, 2019).
Comment l’initiative a-t-elle été mise en place ? Comment a-t-elle été mise en œuvre ?
La stratégie pour l’apprentissage tout au long de la vie de 2007 est le résultat de décennies d’investissement et d’une priorité accordée à des politiques pour l’apprentissage en continu.
En 1993, le congrès de la Fédération norvégienne des syndicats a demandé aux autorités d’élaborer un plan d’éducation et de formation en continu avec pour objectif de garantir l’accès à l’apprentissage tout au long de la vie pour tous. En conséquence, la réforme des compétences (1997) a établi le cadre des compétences de base visant la vie professionnelle, la société et l’individu. La réforme comprenait un système de documentation et de validation des qualifications non formelles et informelles et offrait des possibilités d’éducation et de formation à l’ensemble de la population. Le système est entré en vigueur au début de l’année 2000 par le biais d’un système national de documentation et de validation des qualifications non formelles et informelles (Ministère norvégien de l’Éducation et de la Recherche, 2007).
La réforme des compétences a vu le concept d’apprentissage tout au long de la vie devenir étroitement associé à l’éducation continue, à la formation et au développement des compétences en cours d’emploi. Le concept a été précisé comme étant une « perspective du berceau au tombeau » et a servi de base aux réformes éducatives ultérieures. La promotion des connaissances — une réforme de l’enseignement primaire et secondaire fortement axée sur des compétences de base fondamentales — comprenait une approche pratique du développement des compétences visant des objectifs clairs. La promotion de l’école maternelle a permis d’assurer une couverture complète, une qualité élevée et de faibles frais d’inscription pour les écoles maternelles. Un livre blanc de 2006 intitulé Early Intervention for Lifelong Learning (Intervention précoce pour l’apprentissage tout au long de la vie) a mis l’accent sur l’inclusion de tous les enfants dans de bonnes communautés d’apprentissage comme base pour le développement des compétences de base pour l’apprentissage continu. La proposition comprenait des parcours d’apprentissage allant de l’éducation de base à l’orientation professionnelle en passant par la formation des adultes.
En 2015, le gouvernement norvégien a publié un Livre blanc qui met l’accent sur les adultes peu qualifiés. L’objectif du Livre blanc était de développer une approche coordonnée et globale des politiques pour les adultes affichant un faible niveau d’éducation et dotés de connaissances de base insuffisantes, et pour la reconnaissance des compétences des immigrés. Les principaux domaines prioritaires définis dans le document comprennent l’amélioration de l’efficacité des compétences et du système norvégiens, la lutte contre les déséquilibres en matière de compétences et le renforcement de l’éducation et de la formation des adultes peu qualifiés.
Pour améliorer ces trois domaines, cinq actions clés ont été suggérées :
- mettre en place une stratégie pour les compétences en Norvège, en intégrant une approche de l’ensemble du gouvernement ;
- élaborer un plan d’action pour l’éducation et la formation continues ;
- renforcer le lien entre le développement des compétences et la croissance économique ;
- mettre en place un système complet d’orientation professionnelle ;
- renforcer les mesures d’incitation pour encourager les personnes à s’orienter vers des métiers en tension.
Ces recommandations ont, entre autres, donné lieu à la Stratégie norvégienne pour une politique des compétences, un Livre vert sur l’éducation et la formation continues et les centres publics d’orientation professionnelle dans toutes les régions de la Norvège, ainsi qu’à une réforme des compétences (EURYDICE, 2019).
Quelles sont les parties prenantes impliquées dans la conception et/ou la mise en œuvre de l’initiative ? Quels secteurs représentent-elles ?
Le gouvernement norvégien utilise un système complexe d’organismes et d’institutions interdépendantes qui sont sous l’autorité du ministère de l’Éducation et de la Recherche pour concevoir et mettre en œuvre des stratégies dans le domaine de l’éducation.
Le département chargé de l’analyse politique, de l’apprentissage tout au long de la vie et des affaires internationales du ministère est responsable de l’élaboration des politiques. La Direction norvégienne de l’éducation et de la formation est l’organisme sous l’autorité du ministère de l’Éducation et de la Recherche chargé de la mise en œuvre et du contrôle des stratégies dans les écoles maternelles, les écoles primaires et les écoles secondaires. L’Agence norvégienne pour l’assurance de la qualité dans l’éducation (NOKUT) est responsable de la qualité de l’enseignement supérieur en Norvège. La NOKUT évalue et fournit également des informations sur la qualité des enseignements dans d’autres pays. VOX (institut norvégien pour l’éducation des adultes) est un autre organisme de mise en œuvre et de pilotage et suivi (gouvernement norvégien, s. d.).
Quels sont les impacts de l’initiative en matière de facilitation de l’apprentissage tout au long de la vie ? Qui en bénéficie et comment ?
Le gouvernement norvégien adopte une approche globale de l’apprentissage tout au long de la vie, en ciblant tous les niveaux et tous les secteurs qui offrent une éducation formelle, non formelle et informelle aux nationaux et aux migrants simultanément et sur un pied d’égalité.
L’école maternelle est considérée comme un élément volontaire du parcours éducatif. Néanmoins, elle pose les bases pour l’apprentissage d’aptitudes et de compétences de base nécessaires à l’apprentissage tout au long de la vie, à travers sept domaines. Une attention particulière est accordée aux enfants issus de groupes ethniques minoritaires afin de s’assurer qu’ils apprennent leur langue maternelle ainsi que le norvégien.
L’enseignement primaire et secondaire offre de nouvelles possibilités d’apprentissage et de développement ; dix années d’enseignement primaire et secondaire inférieur sont obligatoires et reposent en grande partie sur les résultats d’apprentissage acquis par les élèves en ce qui concerne les compétences de base.
L’éducation des adultes propose des stratégies aux groupes de minorités ethniques et aux populations immigrées, ainsi qu’aux nationaux norvégiens, pour développer et améliorer leurs compétences de base afin de leur assurer une meilleure qualité de vie, l’insertion dans la vie professionnelle et la participation à la vie sociale. Le programme national de financement, le Programme de développement des compétences (KUP), finance partiellement les projets de développement menés en coopération avec les prestataires d’éducation et de formation et les entreprises. Le KUP soutient également l’accès à l’enseignement primaire et secondaire pour les adultes.
Le système éducatif national est doté d’une certaine flexibilité en documentant et en validant l’apprentissage non formel et informel à partir du niveau secondaire supérieur, pour s’adapter aux besoins de chaque apprenant. Le projet d’apprentissage informel (1999-2002) a garanti que l’évaluation de l’apprentissage non formel et informel s’effectuerait de la manière la plus adaptée à l’individu.
Le gouvernement norvégien propose aux jeunes et aux adultes des parcours d’apprentissage et une orientation professionnelle flexibles à tous les niveaux d’enseignement.
En octobre 2013, le ministère de l’Éducation et de la Recherche a nommé un comité chargé d’étudier la possibilité d’intégrer des qualifications acquises en dehors du système d’éducation formelle (qualifications non formelles) dans le cadre national des qualifications. Le comité a présenté son rapport au ministre de l’Éducation et de la Recherche le 30 avril 2015.
Références :
EURYDICE. 2019. Norway: Lifelong Learning strategy. [en ligne] Disponible à : https://eacea.ec.europa.eu/national-policies/eurydice/norway/lifelong-learning-strategy_en#:~:text=Lifelong%20learning%20is%20an%20important,skills%20throughout%20their%20whole%20life.&text=Education%20is%20also%20important%20in,society's%20future%20needs%20for%20skills [Consulté le 24 août 2020].
Gouvernement norvégien. s. d. Ministère de l'Éducation et de la Recherche - Agences subordonnées et institutions afférentes. [en ligne] Disponible à : https://www.regjeringen.no/en/dep/kd/organisation/kunnskapsdepartementets-etater-og-virksomheter/id2344548/ [Consulté le 24 août 2020].
Ministère norvégien de l'Éducation et de la Recherche. 2007. Strategy for Lifelong Learning in Norway. [PDF] Disponible à : https://uil.unesco.org/i/doc/lifelong-learning/policies/norway-strategy-for-lifelong-learning-in-norway-status-challenges-and-areas-of-priority.pdf [Consulté le 24 août 2020].
Norwegian Agency for Quality Assurance in Education (NOKUT) [Agence norvégienne pour l'assurance de la qualité en éducation]. s. d. The Norwegian Qualifications Framework for Lifelong Learning. [en ligne] Disponible à : https://www.nokut.no/en/norwegian-education/the-norwegian-qualifications-framework-for-lifelong-learning/ [Consulté le 24 août 2020].