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Admission des enfants afghans dans les écoles en Iran

Soumis par uil_admin le ven 17/12/2021 - 10:05

En quoi consiste l’initiative et où est-elle mise en place (par exemple dans quelle ville ou quel pays) ?

L’initiative d’accepter tous les enfants afghans dans les écoles sans exiger qu’ils fournissent de papiers et indépendamment de leur statut légal a été introduite en Iran en 2016. Selon un décret de 2015, tous les enfants afghans ont le droit au même titre que les ressortissants iraniens de suivre les cours de niveau scolaire pour bénéficier d’une éducation primaire et secondaire (NRC, 2017).

Comment l’initiative a-t-elle vu le jour ? Comment a-t-elle été mise en place ?

Le 17 mai 2015, le gouvernement iranien a publié le décret du Guide suprême stipulant qu’aucun enfant afghan ne doit être privé de l’accès à une éducation correcte. La nouvelle directive a été ratifiée en avril 2016 par le Conseil des ministres. Elle stipule que tous les enfants afghans ont le droit d’entrer dans des écoles primaires et secondaires et d’obtenir un diplôme de fin d’études secondaires ; tous les enfants afghans peuvent désormais être acceptés dans toutes les écoles, les normales et les plus réputées, y compris les écoles réservées aux martyrs et aux anciens combattants ; les enfants afghans sans papiers doivent recevoir une carte de scolarité spéciale qui les protège eux et leurs familles de l’expulsion ; de plus, la participation des ONG au processus a été reconnue et saluée. Lorsqu’ils reçoivent leurs papiers, les enfants auparavant sans papiers ont accès aux soins, y compris dépistages et vaccination (NRC, 2017).

Quelles sont les parties prenantes à la conception et/ou la mise en place de l’initiative ? Quels secteurs représentent-elles ?

Les parties prenantes qui ont contribué à la conception et à la mise en œuvre de l’initiative comprennent des organisations des secteurs public et privé :

  • le gouvernement iranien, représenté par le ministère de l’Intérieur et le ministère de l’Éducation ;
  • des écoles publiques, y compris les plus réputées, et des écoles réservées aux martyrs et aux anciens combattants, leur personnel administratif et enseignant ;
  • des organisations non gouvernementales engagées activement dans le processus de négociations en continu pour garantir l’application réussie de la directive ;
  • le HCR qui a co-financé la construction de nouvelles écoles

Sans oublier, bien sûr, les citoyens iraniens et les réfugiés afghans (NRC, 2017).

Quels sont les impacts de l’initiative pour faciliter l’apprentissage tout au long de la vie ? À qui profite-t-elle et de quelle manière ?

L’initiative présente certains avantages et pose certains problèmes pour ce qui est de l’apprentissage tout au long de la vie. Les chiffres font état d’une augmentation régulière du nombre d’enfants afghans inscrits dans des écoles pour l’année scolaire 2019/2020. En 2019, 60 000 nouvelles places ont été ouvertes pour les élèves afghans dans les écoles iraniennes, ce qui y a fait passer à environ 480 000 le nombre de réfugiés, dont 130 000 enfants sans papiers. Le nombre d’élèves afghans devait encore augmenter et atteindre 500 000 en 2021 (HCR, 2020).

En 2019, la construction d’une douzaine d’écoles pour réfugiés et Iraniens, d’un coût de 650 000 $ chacune, a été co-financée par le gouvernement et le HCR. Mais il est désormais difficile de trouver d’autres financements en raison de la hausse des coûts de construction (HCR, 2019).

En l’absence de budget, les écoles reçoivent des contributions de tous les élèves, ce qui fait peser une charge financière supplémentaire sur les familles de réfugiés. En effet, si l’enseignement scolaire est gratuit, le coût des fournitures et de l’uniforme est parfois impossible à payer, ce qui empêche certains élèves de recevoir une éducation.

Le gouvernement et les ONG travaillent à donner aux enfants afghans accès à l’enseignement primaire et secondaire, mais ils sont toujours privés d’école maternelle, ce qui se traduit par des lacunes dans leurs connaissances par rapport aux élèves iraniens. On constate aussi une pénurie de formations professionnelles et techniques dans les écoles secondaires et une pénurie d’enseignants (NRC, 2017).

Références

Christensen, B., 2016. Guests or trash? Iran’s precarious policies towards the Afghan refugees in the wake of sanctions and regional wars. [PDF]Copenhague, Institut danois d’études internationales. Disponible à : https://pure.diis.dk/ws/files/732765/DIIS_RP_2016_11_WEB.pdf [Consulté le 28 mai 2021].

NRC (Conseil norvégien pour les réfugiés), 2017. Afghan Children’s Access to Education in Iran. What happened after the Supreme Leader’s decree? [PDF] Oslo, NRC. Disponible à : https://adsp.ngo/wp-content/uploads/2018/12/IR-15_Afghan-Children%E2%80%99s-Access-to-Education-in-Iran-What-happened-after-the-Supreme-Leader%E2%80%99s-Decree.pdf [Consulté le 1er juin 2021].

HCR, 2019. More support needed for refugee education in Iran. Disponible [en ligne]à : www.unhcr.org/news/briefing/2019/12/5dea18ac4/support-needed-refugee-education-iran.html [Consulté le 1er juin 2021].

HCR, 2020. UNHCR Global Focus. Disponible [en ligne] à : https://reporting.unhcr.org/node/2527?y=2020#year [Consulté le 1er juin 2021].

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