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EC23 : Programme d’apprentissage parallèle de l’alphabétisation en Palestine

Soumis par edusoft_admin le jeu 01/09/2022 - 08:31

En quoi consiste l’initiative et où est-elle mise en place (par exemple dans quelle ville ou quel pays) ?

La Palestine manque désespérément des compétences et expertises indispensables pour construire et développer durablement une nation. Le pays souffre aussi de forts taux de chômage et d’abandon scolaire, et le niveau de pauvreté y est élevé. C’est pourquoi l’Autorité nationale palestinienne (ANP) a décidé, par le biais du ministère de la planification et de la coopération internationale (MOPIC) et du ministère de l’éducation et de l’enseignement supérieur (MoEHE), de favoriser une éducation accessible à tous pour développer les ressources humaines. Un programme intitulé Apprentissage parallèle a été lancé en 2003 à destination des jeunes et des adultes de 13 à 40 ans qui n’ont pas pu terminer l’enseignement secondaire. Les participants y ont la possibilité d’acquérir des compétences en alphabétisation de base et des connaissances jusqu’au niveau requis pour poursuivre leur éducation ou pour une formation en école professionnelle ou dans d’autres institutions. Le programme contribue à construire une nation durable, à diminuer la pauvreté, à fournir une éducation accessible à tous et à améliorer la qualité de vie globale (DVV International, 2013 ; UIL, 2012).

Comment l’initiative a-t-elle vu le jour ? Comment a-t-elle été mise en place ?

Les premières tentatives pour une éducation des adultes de qualité et accessible remontent à 1997. La Conférence internationale sur l’éducation des adultes (CONFINTEA) de Hambourg a incité le ministère de l’éducation et de l’enseignement supérieur à travailler avec plusieurs universités et organisations non-gouvernementales pour ouvrir des cours d’alphabétisation.

Le programme d’apprentissage parallèle ne consiste pas uniquement en cours d’alphabétisation. Il offre une alternative à ceux qui ont quitté l’école et n’ont pas pu poursuivre leur formation dans un cadre formel. À la fin du cours, les participants obtiennent un certificat équivalent au diplôme de l’enseignement secondaire (9ème classe). Il leur permet notamment de postuler au permis de conduire. Le programme dure deux ans divisés en quatre semestres de 150 heures chacun. Les horaires sont souples et les cours ont lieu le soir dans les écoles publiques. Le ministère de l’éducation et de l’enseignement supérieur a collaboré avec le ministère du travail, l’Institut Tamer pour l’éducation communautaire, l’université de Bir Zeit et d’autres organisations communautaires pour élaborer les cursus et les adapter aux besoins des participants. Les matières enseignées comprennent l’arabe, la culture islamique, les mathématiques, les sciences, l’informatique et les TI, l’anglais (depuis 2011) et une formation commerciale. Au lancement du programme, 50 enseignants d’écoles publiques ont été sélectionnés et formés pour en devenir les facilitateurs (DVV International, 2013 ; UIL, 2012).

Quelles sont les parties prenantes à la conception et/ou la mise en place de l’initiative ? Quels secteurs représentent-elles ?

Les parties prenantes représentent le secteur public et le secteur privé au niveau national et international et comptent des agences de l’ONU (UNESCO, UNICEF) ; l’Organisation du monde islamique pour l’éducation, les sciences et la culture (ISESCO) et l’organisation de la Ligue arabe pour l’éducation, les sciences et la culture (ALECSO). Les autres parties prenantes sont notamment l’Autorité nationale palestinienne (ANP) par l’intermédiaire du ministère de l’éducation et de l’enseignement supérieur (MoEHE), le ministère du travail, l’institut Tamer pour l’éducation communautaire, l’université de Bir Zeit et d’autres organisations communautaires, écoles publiques, universités et colleges, ainsi que les enseignants et les participants au programme (UIL, 2012).

Quels sont les impacts de l’initiative pour faciliter l’apprentissage tout au long de la vie ? À qui profite-t-elle et de quelle manière ?

Si 50 enseignants seulement ont été sélectionnés au début, de plus en plus de facilitateurs sont formés chaque année. Seules 5 écoles et 65 apprenants participaient au programme au départ mais en 2011, le nombre des écoles avait atteint 18 et 300 apprenants bénéficiaient du programme. En 2008, la limite d’âge est passée de 20 à 40 ans pour répondre à l’intérêt croissant des adultes. Le programme a cependant continué de profiter aux jeunes et aux adultes qui n’ont pas eu la chance de terminer l’enseignement secondaire. Des études de suivi ont montré que la moitié des participants décident de s’inscrire dans le supérieur afin de poursuivre leurs études et d’obtenir un diplôme, tandis qu’un tiers environ choisit une formation professionnelle. Certains participants ont obtenu leur permis de conduire. Les femmes ont énormément profité du programme qui leur a ouvert de nouvelles perspectives pour travailler dans des secteurs plus variés, leur a apporté les connaissances et compétences qui leur permettent d’aider leurs enfants à faire leurs devoirs, et donc de jouer un rôle de modèle pour la jeune génération qu’elles motivent à travailler dur et à rester à l’école (DVV International, 2013 ; UIL, 2012).

 

Références

DVV International. 2013. Adult Education and Social Change. [En ligne] Bonn, dvv international. Disponible à : https://www.dvv-international.de/fileadmin/files/ipe_67_final_web.pdf [Consulté le 4 novembre 2021].

UIL (Institut de l’UNESCO pour l’apprentissage tout au long de la vie). 2012. Programme d’alphabétisation et d’éducation non-formelles Al-Taleem Al-Mowazy, Palestine. [En ligne] Hambourg, UIL. Disponible à : https://uil.unesco.org/fr/etude-de-cas/effective-practices-database-litbase-0/programme-dalphabetisation-deducation-non [Consulté le 4 novembre 2021].

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