En quoi consiste l’initiative et où est-elle mise en place (par exemple dans quelle ville ou quel pays) ?
En 2016, l’organisation d’aide au développement à but non lucratif Pragya a lancé un projet de 3 ans intitulé « Programme global de prévention primaire contre la violence à l’égard des femmes issues des minorités ethniques » avec le soutien du Fonds d’affectation spéciale des Nations unies pour l’élimination de la violence à l’égard des femmes. Il s’agissait de combattre les discriminations et la violence dont sont victimes les femmes issues de minorités ethniques en Inde. L’objectif du projet était de concevoir un programme pour prévenir la violence envers les femmes des communautés tribales, promouvoir l’équité entre les sexes, donner aux femmes des communautés tribales la force de se défendre elles-mêmes, les sensibiliser plus à leurs droits et encourager l’intervention des organisations au niveau local et national. Dix districts à dominance tribale de cinq États indiens, l’Himachal Pradesh, le Jharkhand, le Rajasthan, le Bihar et l’Assam, ont été choisis pour mettre en œuvre le programme. L’initiative a profité à près de 3000 femmes (Panda, 2019).
Comment l’initiative a-t-elle vu le jour ? Comment a-t-elle été mise en place ?
L’organisation Pragya a été créée en 1995 pour venir en aide aux communautés tribales des zones rurales isolées. Elle a lancé plusieurs programmes consacrés aux questions sociales et d’égalité entre les sexes ; elle a sensibilisé aux problèmes des communautés tribales dont elle a mis en lumière les besoins, ouvrant la voie au développement et à l’amélioration de la qualité de vie.
Pour lutter contre le problème de la violence envers les femmes des communautés tribales en Inde, Pragya a mis en place le Programme global de prévention primaire de 2016 à 2018. Les projets précédents de l’organisation, dans les régions de collines et de forêts des districts tribaux et frontaliers, ont contribué à une connaissance approfondie et une meilleure compréhension de ces communautés et ont fourni une compétence préalable pour aborder le groupe-cible. Le Programme global de prévention primaire visait à initier des changements au sein des communautés.
Les activités comprennent notamment la création de réseaux pour des plaidoyers fondés sur des faits, la nomination de conseillères et l’intégration de kiosques socio-légaux établis en collaboration avec la société civile locale. Des programmes d’alphabétisation juridique ont aussi été lancés avec des services d’assistance téléphonique pour les femmes qui leur garantissent l’accès à un avocat, à un refuge ou aux soins médicaux (Panda, 2019).
Quelles sont les parties prenantes à la conception et/ou la mise en place de l’initiative ? Quels secteurs représentent-elles ?
La principale partie prenante de l’initiative est l’organisation qui l’a mise en place, Pragya. Pendant trois ans, elle a collaboré avec différents acteurs représentant les secteurs public et privé, notamment des conseils de femmes et des dirigeants, des organisations de la société civile locale et des ONG. Les projets ont reçu le soutien du Fonds des Nations unies pour la démocratie et d’autres donateurs. Des fonctionnaires gouvernementaux ont pris les décisions et appliqué les politiques, tandis que des conseils villageois et des membres des communautés luttaient contre les préjugés et encourageaient l’acceptation et l’équité. Les avocats, les représentants de l’ordre au niveau du district et les intervenants ont joué un rôle essentiel pour la mise en œuvre réussie du programme (Panda, 2019).
Quels sont les impacts de l’initiative pour faciliter l’apprentissage tout au long de la vie ? À qui profite-t-elle et de quelle manière ?
Plus de 3000 femmes de communautés tribales ont été divisées en 100 groupes pour les sensibiliser et faire valoir leurs droits. Le programme a fourni au groupe-cible une excellente opportunité de former un réseau de pairs. L’immense majorité de femmes et de filles qui ont participé se sont montrées satisfaites du projet. Elles ont notamment rapporté que les problèmes de la communauté étaient abordés avec sérieux et attention, ce qui a créé de nouveaux réseaux de soutien pour un travail à long terme sur les questions d’égalité entre les sexes. L’assistance téléphonique a également été efficace pour aider les victimes de violence et d’abus. Le projet est à l’origine d’un changement de comportement significatif des membres des communautés ciblées.
Le programme a contribué à l’apprentissage tout au long de la vie en matière sociale avec la création d’un réseau d’éducateurs qui a partagé ses connaissances avec la population. Les chefs des conseils villageois et les tuteurs ont ensuite utilisé les nouvelles informations pour orienter la communauté. Une équipe de volontaires a attiré l’attention des dirigeants sur la violence sexiste et mis à jour les besoins spécifiques des communautés. Les figures d’autorité ont ainsi réalisé leur potentiel de chefs à partir des connaissances et compétences acquises. Plusieurs centres ont été créés pour encourager l’affirmation des droits des femmes et plus de 300 dirigeants communautaires ont été formés aux questions d’égalité entre les sexes. Les dirigeants des communautés en réseau, les représentants des agences chargées de faire respecter la loi et les organisations de la société civile dans les cinq États ont formé une task force commune et ont organisé des réunions mensuelles pour élaborer des plans d’action contre la violence à l’égard des femmes. Des ateliers ont eu lieu dans plusieurs districts pour sensibiliser à la prévention de la violence et à l’importance de signaler les abus. (Panda, 2019).
Références
Panda, M. 2019. Comprehensive primary prevention programme addressing violence against ethnic minority women in India. End of project evaluation report. New York, ONU Femmes [En ligne] Disponible à : https://www2.unwomen.org/-/media/field%20office%20untf/publications/2019/final%20evaluations/pragya%20ca.pdf?la=en&vs=2146 [Consulté le 5 novemlbre2021].