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Villages d’apprentissage tout au long de la vie au Mali

Soumis par uil_admin le mar 14/12/2021 - 11:02

En quoi consiste l’initiative et où est-elle mise en place (par exemple dans quelle ville ou quel pays) ?

Les villages d’apprentissage tout au long de la vie sont une initiative lancée au Mali par une organisation non gouvernementale française, Jeunesse et Développement, qui permet aux jeunes adultes de participer à des projets de développement global avec le soutien de l’ambassade britannique, de la fondation Stromme, du Groupe de développement du Mali, du Fonds d’aide et de développement méthodiste et de DVV International.

La création de cercles de formation professionnelle et d’apprentissage au sein des villages, appelés VITAL (« Villages de l’apprentissage tout au long de la vie »), vise à augmenter le niveau d’alphabétisme et à apporter des connaissances et des compétences qui profitent à la population locale (UIL, 2015).

Comment l’initiative a-t-elle vu le jour ? Comment a-t-elle été mise en place ?

Jeunesse et Développement a réalisé une étude préliminaire en 1999, consacrée pour l’essentiel à l’alphabétisation, la santé, l’environnement et la situation des femmes. Un programme de développement communautaire centré sur l’alphabétisation et la santé a ensuite été lancé en 2000 sur la base des résultats de l’étude. Enfin, Jeunesse et Développement a trouvé des partenaires et démarré le projet VITAL en 2010 qui privilégie l’alphabétisation, la formation professionnelle et l’éducation civique. Dix-neuf cercles d’apprentissage ont été créés dans les villages avec une trentaine de participants chacun et deux ou trois réunions par semaine (UIL, 2015). Les participants utilisent la méthode Stepping Stones et Reflect qui associe les techniques de recherche participative et de communication, privilégie une perspective d’égalité des sexes et encourage la participation active et la prise de conscience de questions spécifiques à chaque sexe (UIL, 2013).

Quelles sont les parties prenantes à la conception et/ou la mise en place de l’initiative ? Quels secteurs représentent-elles ?

Le processus de développement et de mise en place de l’initiative a nécessité la participation de nombreuses parties prenantes des secteurs public et privé, tels que chefs traditionnels, dirigeants locaux élus et représentants des gouvernements locaux. Ils ont mobilisé des ressources et partagé leur expertise avec les membres des cercles et des animateurs locaux qui représentaient les communautés et ont bénéficié d’une formation spécifique aux activités participatives. Jeunesse et Développement a fourni conseils techniques et assistance. La fondation Stromme, le Groupe de développement du Mali, le Fonds d’aide et de développement méthodiste et DVV International ont aussi contribué à l’initiative. Le rôle principal a cependant été dévolu aux membres des cercles d’apprentissage eux-mêmes. Leur intérêt a redoublé avec l’introduction d’une incitation extérieure – un prix pour le meilleur cercle d’apprentissage des 19 qui ont participé au programme dans des zones rurales du Mali (UIL, 2015).

Quels sont les impacts de l’initiative pour faciliter l’apprentissage tout au long de la vie ? À qui profite-t-elle et de quelle manière ?

Chaque cercle d’apprentissage a reçu des modules d’enseignement et des fiches sur des sujets spécifiques avec des connaissances théoriques et des applications pratiques de l’information acquise. Les modules pratiques d’alphabétisation contenaient des informations sur des sujets d’un intérêt particulier pour la population locale, par exemple la production de maïs : une présentation historique de la culture du maïs, mais aussi le contexte juridique et les éventuelles évolutions futures, ainsi qu’une discussion des stratégies marketing et des techniques d’étude de marché. La pratique agricole a garanti la mise en œuvre immédiate des connaissances acquises et la croissance. Avec le travail collectif des champs, la population locale a bénéficié de l’initiative quel que soit le taux de participation aux cercles d’apprentissage. Et lorsque les membres des cercles d’apprentissage ont introduit de nouvelles techniques, comme le compost, les autres villageois en ont pris note et ont ensuite appris à en faire autant.

Parmi les 314 membres du cercle qui ont été soumis à l’évaluation, 161 ont obtenu un niveau d’alphabétisme élevé (120 femmes, 41 hommes). Cela s’est traduit par des progrès au niveau financier avec l’augmentation de la production de maïs et la vente massive de savon produit sur place et de vêtements teints à la main. Les villageois ont aussi développé des compétences d’administration communautaire, ce qui leur a permis de commencer à participer à des processus de prise de décision au niveau local. Ainsi, le développement de l’apprentissage collaboratif s’est avéré avoir des effets positifs sur le développement global de la communauté. Le programme a répondu aux besoins d’améliorer l’alphabétisme et de développer les compétences nécessaires pour générer des revenus.

La présence d’acteurs locaux qui participent directement à la mise en œuvre du programme garantit un fort engagement de la communauté et permet aux autorités locales de concevoir et de proposer des activités destinées à répondre aux besoins spécifiques de la communauté, qui ouvrent la voie vers de futurs développements (UIL, 2015).

Références

UIL, 2013. Programme de développement communautaire, Mali. Disponible [en ligne] à : https://uil.unesco.org/case-study/effective-practices-database-litbase-0/community-development-programme-mali [Consulté le 5 février 2021].

UIL, 2015. Communautés en action : apprendre tout au long de la vie pour le développement durable. Disponible [en ligne] à : https://unesdoc.unesco.org/ark:/48223/pf0000234185 [Consulté le 6 février 2021].

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