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EC5 : Apprentissage tout au long de la vie au Népal : développement rural pour le Seti

Soumis par edusoft_admin le jeu 01/09/2022 - 13:35

En quoi consiste l’initiative et où est-elle mise en place (par exemple dans quelle ville ou quel pays) ?

éducation pour le développement rural au Seti, ou Programme Seti, est un programme-pilote visant à démontrer comment une approche innovante intégrée peut rendre l’éducation plus efficace, suscitant un développement rural nécessaire et débouchant sur une amélioration de la qualité de vie. La zone du Seti couvre 12 590 kilomètres carrés, soit 9 pour cent de la surface totale du Népal, et comprend trois régions géographiques distinctes : l’Himalaya, la moyenne montagne et le Teraï. Sa population est de 700 000 habitants pour une densité de 56 habitants au kilomètre carré, mais elle ne compte que deux zones de peuplement urbain aux communications peu développées. Trois des cinq districts tiennent lieu de centres d’échanges. Le faible développement de la région a constitué le principal facteur qui a déterminé sa sélection pour le projet (Regmi, 2011).

Comment l’initiative a-t-elle vu le jour ? Comment a-t-elle été mise en place ?

En 1971, le Plan national du système éducatif népalais a été lancé dans le but de rendre l’éducation plus efficace pour le développement rural. En 1978 et 1979, le secrétariat de l’UNESCO fournit des propositions de base pour le projet éducation pour le développement rural. Après l’avoir revue en 1980, le gouvernement, l‘UNESCO et le PNUD signent finalement la proposition en septembre 1981. La mise en œuvre du projet commence dès octobre 1981 et se poursuit pendant quatre ans et demi, jusque décembre 1985. En juin 1985, les deux districts montagneux de Doti et Bajhang, à l’extrême Ouest du Népal, isolés et dépourvus de communications, sont inclus au projet.

Le projet vise en priorité des objectifs de développement immédiats, parmi lesquels la promotion du développement rural au Népal à travers l’introduction d’un système éducatif de base. Il a débuté sous une forme expérimentale au Seti et devait être étendu à tout le pays. Trois facteurs ont été sélectionnés pour devenir les moteurs de transformation des zones rurales et donner un rôle dominant à l’éducation – le système administratif, l’enseignant en tant qu’agent de changement et l’école en tant qu’institution communautaire.

Le Plan a fourni huit approches innovantes pour atteindre les objectifs classés en trois catégories – services d’assistance, amélioration des enseignants et écoles communautaires. Au moins 480 cours d’alphabétisation fonctionnelle ont été dispensés et ont permis à 14 400 adultes d’apprendre à lire. Les cursus, les guides et le matériel pédagogiques ont été élaborés et distribués aux enseignants de la région. Le cadre de base a été revu régulièrement. Les mois de décembre et janvier ont été consacrés à la préparation d’un plan opérationnel annuel détaillé. Des plans opérationnels bimensuels ou trimensuels, plus importants, ont fixé des dates-limites, assigné aux membres de l’équipe les tâches définies dans le plan annuel, précisé les dates et la durée des visites sur le terrain, calculé les coûts et estimé le budget en tenant compte des activités non-régulières. Chaque activité du projet a également fait l’objet d’évaluations continues.

Chaque année, au moins 11 formulaires de supervision ont été remplis pour chaque école satellite, ainsi que 6 formulaires pour chaque classe d’adultes. Les formulaires ont été dépouillés et triés par projet et par équipe, ce qui a permis de suivre les progrès réalisés en ce qui concerne certains aspects spécifiques et d'identifier les problèmes. Les membres de l’équipe qui se sont rendus sur le terrain ont fourni des résultats d’évaluations et des retours d’information dans un rapport écrit remis 2 à 3 jours après leur retour au bureau. Le projet a organisé des formations régulières, des séminaires, des ateliers et des réunions pour discuter des activités (Regmi, 2011).

Quelles sont les parties prenantes à la conception et/ou la mise en place de l’initiative ? Quels secteurs représentent-elles ?

Les parties prenantes à la conception et la mise en place de l’initiative sont issues du secteur privé et public. Plusieurs représentants du gouvernement y ont notamment participé, pour la plupart du secrétariat associé au ministère de l’éducation et de la culture, et assument des fonctions de direction. Les bureaux de l’éducation des différents districts ont, pour leur part, fourni des superviseurs et des formateurs et ont associé leurs efforts aux directeurs associés pour la planification et l’organisation d’activités. L’agence exécutive du projet est l’UNESCO. Le PNUD et l’UNICEF ont apporté leur soutien, ainsi que le Service universitaire mondial de Genève. Le dernier groupe des parties prenantes est composé des membres de l’équipe et des participants au projet eux-mêmes (Regmi, 2011).

Quels sont les impacts de l’initiative pour faciliter l’apprentissage tout au long de la vie ? À qui profite-t-elle et de quelle manière ?

L’initiative a créé 23 centres de ressources éducatives 5ERC) dans les districts népalais de Doti et Bajhang. Ils sont devenus le premier média de promotion des progrès réalisés en matière d’éducation. Ils ont été installés dans des établissements d’enseignement secondaire en tenant compte de l’emplacement des écoles satellites qui devaient se trouver dans un rayon de trois heures de marche. Chaque centre desservait de 6 à 14 écoles satellites.

Le programme d’alphabétisation fonctionnelle a été une autre activité à succès tournée vers l’action. Il différait par son approche unique des autres programmes d’éducation des adultes au Népal. Tous les participants devaient réaliser 18 activités de développement différentes, notamment la construction de latrines, celle d’un fourneau ou le nettoyage de la route du village. Certaines des activités pratiques ont exigé des fournitures supplémentaires du projet – jeunes arbres fruitiers ou graines de légumes. Les classes étaient au nombre de 18 en 1982–83 et sont rapidement passées à 74 en 1983–84, puis à 103 en 1984–85. Avec une capacité de 25 élèves par classe, la présence moyenne dépassait 20 par jour. Les femmes étaient majoritaires. Plus de la moitié des villages qui ont participé aux activités ont fait état d’améliorations significatives de leur environnement physique et social. Les participants ont, par exemple, construit des latrines dans des villages qui n’en avaient pas auparavant, tandis que d’autres villages ont profité de jardins prospères et que des élèves adultes volontaires ont installé de nouveaux systèmes d’alimentation en eau. Parmi les autres initiatives de moindre envergure significatives figure un journal mural avec des rubriques pratiques sur la résolution de problèmes, des informations sur les activités au village et une partie récréative comportant des poèmes et des récits. Les participants des cours d’adultes ont mis en place des centres de lecture villageois, construit 26 écoles et 14 terrains de jeu à Doti, 23 écoles et 5 terrains de jeu à Bajhang (Regmi, 2011 ; UNESCO, 1985)

 

Références

Regmi, K. D. 2011. Life long Learning in Nepal: Contexts and Prospects. [En ligne] s.l., Education Resources Information Center (ERIC). Disponible à : https://files.eric.ed.gov/fulltext/ED527446.pdf [Consulté le 16 septembre 2021].

UNESCO (Organisation des Nations unies pour l’éducation, la science et la culture/ PNUD (Programme des Nations unies pour le développement). 1985. Nepal: Education for Rural Development in Seti Zone. Paris, UNESCO.

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