global_header_bg_pc

Acteurs engagés : les réfugiés et les migrants dans les politiques d’apprentissage tout au long de la vie en Nouvelle-Zélande

Soumis par uil_admin le mar 14/12/2021 - 09:02

En quoi consiste l’initiative et où est-elle mise en place (par exemple dans quelle ville ou quel pays) ?

En 2012, l’agence Immigration New Zealand, sous la direction du ministère du commerce, de l’innovation et de l’emploi, a mis au point la stratégie de réinstallation des réfugiés en Nouvelle-Zélande afin d’améliorer les politiques d’accueil et d’orientation des réfugiés, de leur faciliter l’apprentissage de l’anglais et de leur donner accès aux services de santé et à des services spécifiques (Benseman, 2014).

Comment l’initiative a-t-elle vu le jour ? Comment a-t-elle été mise en place ?

En 1987, le gouvernement néo-zélandais a fixé un quota annuel pour la réinstallation des réfugiés. La politique du pays a ensuite évolué avec la situation mondiale afin de répondre aux nouveaux défis qui se posent et aux besoins qui apparaissent. La Nouvelle-Zélande accepte aujourd’hui 750 réfugiés de diverses origines, notamment mais pas seulement, la Somalie, le Zimbabwe, le Congo, l’Irak, l’Indonésie, l’Éthiopie, la Myanmar, la Bosnie-Herzégovine, l’Érythrée, la République islamique d’Iran, le Bhoutan et l’Afghanistan.

À leur arrivée en Nouvelle-Zélande, les réfugiés doivent séjourner six semaines environ au centre pour réfugiés de Mangere, à Auckland, où ils passent par une première phase d’adaptation et commencent à apprendre la langue et la culture qu’ils intègreront ensuite. Au terme du programme, les réfugiés sont réinstallés dans différentes villes du pays, notamment Auckland, Hamilton, Palmerston North, Wellington, Nelson et Christchurch, généralement choisies en fonction des diasporas et des communautés d’expatriés existantes. Si les réfugiés sont arrivés en Nouvelle-Zélande dans le cadre d’un programme de regroupement familial, ils sautent l’étape au centre de Mangere et sont directement logés avec leurs familles (Benseman, 2014). Le gouvernement renouvelle le quota tous les ans et revoit sa politique tous les trois ans (New Zealand Immigration, 2018).

Quelles sont les parties prenantes à la conception et/ou la mise en place de l’initiative ? Quels secteurs représentent-elles ?

Le développement d’un programme de réinstallation des réfugiés efficace exige la collaboration d’un grand nombre d’acteurs engagés dans le but commun de créer un environnement accueillant et inclusif. Les parties prenantes qui contribuent à la mise en place de politiques de réinstallation en Nouvelle-Zélande comprennent des organisations locales, nationales et internationales, parmi lesquelles le gouvernement, représenté par le ministère du Commerce, de l’Innovation et de l’Emploi, le Haut-commissariat des Nations Unies pour les réfugiés, la Croix rouge, Amnesty International, ainsi que des prestataires de services spécialement destinés aux réfugiés, des forums et centres de documentation dédiés aux migrants et d’autres organisations, associations et communautés susceptibles d’apporter leur contribution (McIntosh and Cockburn-Wootten, 2019).

Quels sont les impacts de l’initiative pour faciliter l’apprentissage tout au long de la vie ? À qui profite-t-elle et de quelle manière ?

Immigration New Zealand a identifié cinq objectifs de l’intégration : autosuffisance, logement, éducation, santé et bien-être et participation. Les indicateurs de réussite dans chacun de ces domaines-cibles témoignent des effets positifs du programme. Ils permettent d’analyser les résultats des différentes stratégies mises en place pour améliorer les conditions de vie des réfugiés.

Les résultats en matière d’autosuffisance sont considérés comme atteints dès lors que le nombre d’adultes en âge de travailler actifs augmente et que le taux d’adultes au chômage qui touchent des allocations diminue.

Après deux ans et cinq ans d’aide au logement, la proportion de réfugiés qui bénéficient d’aides devrait être naturellement réduite car ils parviennent à trouver un toit sans le soutien du gouvernement.

La proportion croissante de réfugiés diplômés titulaires du certificat national de fin d’études niveau 2 reflète les progrès réalisés en matière d’éducation ; de même, l’accès aux soins de santé généraux et de santé mentale ou les vaccinations obligatoires en temps voulu témoignent de l’évolution en matière de santé et de bien-être.

En plus du programme initial d’orientation de six mois au cours des douze premiers mois dans la communauté où les réfugiés sont réinstallés, ils bénéficient d’aides supplémentaires. Des programmes d’apprentissage de l’anglais ont été développés pour les jeunes apprenants et les adultes (ministère du Commerce, de l’Innovation et de l’Emploi, 2017). L’initiative d’assistance linguistique Language Assistance Services est devenue l’une des priorités de la stratégie de réinstallation en 2020 et des services de traduction et d’interprétation doivent désormais être disponibles immédiatement en cas de besoin. En effet et même si le programme d’accueil du centre de Mangere est aujourd’hui centré sur la préparation au travail et à l’emploi, la barrière linguistique reste un obstacle à la recherche d’emploi malgré les compétences et le potentiel d’évolution des candidats. Des programmes d’apprentissage de la langue plus efficaces sont donc nécessaires, ainsi qu’un financement plus important (New Zealand Immigration, 2018).

La vision derrière la stratégie de réinstallation suppose que les réfugiés s’intègrent dans la société le plus rapidement possible, participent pleinement à la vie de la communauté, disposent des mêmes droits et assument les mêmes responsabilités que les autres citoyens de Nouvelle-Zélande, mènent une vie indépendante et possèdent un fort sentiment d’appartenance (ministère du Commerce, de l’Innovation et de l’Emploi, 2017).

Le besoin de coopération accrue et de communication entre les prestataires de services aux réfugiés est important. Les efforts pour réduire les discriminations et faire disparaître les attitudes négatives envers les réfugiés en encourageant l’inclusion et la diversité doivent être poursuivis afin de créer un environnement plus accueillant et une société prête à accepter de nouveaux membres et à leur fournir aide et conseils (McIntosh et Cockburn-Wootten, 2019).

Références

Benseman, J., 2014. Adult refugee learners with limited literacy: Needs and effective responses. Refuge : Revue canadienne sur les réfugiés, 30(1), pp. 93–103. Disponible à : https://doi.org/10.25071/1920-7336.38606 [Consulté le 23 juillet 2021].

McIntosh, A. J. and Cockburn-Wootten, C. A., 2019. Refugee-focused service providers: Improving the welcome in New Zealand. Service Industries Journal, 39(9–10), pp. 701–716.

Ministry of Business, Innovation and Employment, 2017. New Zealand Refugee Resettlement Strategy. Disponible [en ligne] à : www.immigration.govt.nz/documents/refugees/nz-refugee-resettlement-strategy-overview_april-2017-docx.pdf [Consulté le 5 avril 2021].

New Zealand Immigration, 2018. New Zealand Refugee Resettlement Strategy. Priorities to 2020. Disponible [en ligne] à : www.immigration.govt.nz/documents/refugees/settlement-strategy-priorities-2020.pdf [Consulté le 5 avril 2021].

level