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Écoles pratiques d’agriculteurs au Kenya

Soumis par uil_admin le ven 17/12/2021 - 10:22

En quoi consiste l’initiative et où est-elle mise en place (par exemple dans quelle ville ou quel pays) ?

L’initiative Écoles pratiques d’agriculteurs (FFS) constitue une approche participative à l’éducation en faveur de l’apprentissage pratique par l’engagement actif. Sa nature non formelle comprend des techniques d’apprentissage par l’expérience et des formations participatives dans les champs pendant le cycle complet de la croissance à la récolte.

L’introduction de la FFS comme une alternative aux approches traditionnelles d’agriculture extensive, a pour principal objectif d’affiner les connaissances et les compétences des agriculteurs pendant une formation FFS d’une saison à la technologie basée sur la demande (Bunyatta et Mureithi, n.d ; FAO, 2001).

L’initiative a été lancée au Kenya en 1996 avec l’ouverture de quatre FFS dans le district de Kakamega, province de l’Ouest. Depuis, des centaines d’autres ont suivi, pour la plupart dans la province de l’Ouest (Kakamega, Busia et Bungoma), la province de la Côte (Kilifi et Kwale) et la province Centrale (Kiambu). Le programme était à l’origine centré sur le maïs, mais il a été développé pour inclure d’autres cultures et la production de bétail.

Comment l’initiative a-t-elle vu le jour ? Comment a-t-elle été mise en place ?

L’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) a lancé les FFS avant de passer la main au service de vulgarisation du ministère de l’Agriculture (MoA). Après la première phase, un projet-pilote a été lancé en 2001 avec un programme fixé. L’Institut kényan de recherche agricole (KARI) et le réseau Legume se sont associés au programme et mettent l’accent sur le développement de la recherche et de la technologie.

La qualité du sol est prioritaire, avec les effets de l’initiative FFS sur l’agriculture. De nombreuses écoles ont été ouvertes en 2004 qui utilisent l’approche de zone focale (Focal Area Approach, FAA) au niveau villageois. Des évaluations rurales participatives (ERP) ont été mises en place avec la participation de personnels du KARI pour trouver des solutions possibles afin d’identifier les difficultés et les restrictions, les problèmes et les contraintes. En raison des besoins financiers cependant, les réflexions sont essentiellement centrées sur les questions budgétaires.

Les efforts conjoints du KARI et du ministère de l’Agriculture ont abouti à des projets à long terme, un an ou plus pour les projets simples et six mois ou moins pour les projets multiples afin de répondre rapidement à des questions très diverses. Les agriculteurs ont la possibilité de participer pleinement à la mise en place du programme à toutes ses phases, de la plantation des graines à la récolte.

Le processus d’apprentissage se déroule en sous-groupes qui assument chacun la responsabilité d’opérations différentes et des études comparatives qui y font suite. Les traitements appliqués sont tous différents et ne sont pas reproduits dans une même FFS. Chaque sous-groupe a ses chefs et pratique des activités différentes certains jours.

Le cursus couvre le cycle complet de culture ou bétail, il repose sur des guides de terrain et des exercices collectifs dans les champs de l’étude. Les études dans les FFS ont recours à des techniques d’apprentissage par l’expérience, de sorte que le matériel utilisé est adapté aux besoins spécifiques des groupes.

La majeure partie du temps consacré à la formation est passée dans les champs afin de privilégier l’apprentissage par la pratique sur site. Les observations sont partagées en groupe lors de discussions qui facilitent l’échange de connaissances.

L’analyse d’agroécosystème (AESA) est un élément clé de la méthodologie FFS et permet d’observer l’interaction des facteurs biotiques et abiotiques dans le champ. Les cultures font l’objet d’observations régulières une fois par semaine. Chaque sous-groupe se compose de 4 ou 5 participants qui observent les cultures en détail et notent leurs observations.  Ces dernières concernent les phases de croissance, le degré d’infestations par la vermine ou les mauvaises herbes, l’état du sol, les intempéries et la santé globale des cultures. Sur la base de ces observations, les agriculteurs peuvent prendre des décisions en matière de gestion.

Les agriculteurs sont encouragés à réaliser leurs propres expériences sur les effets de différentes technologies et à adopter les plus appropriées au cours d’un processus décisionnel autonome (FAO, 2001).

Quelles sont les parties prenantes à la conception et/ou la mise en place de l’initiative ? Quels secteurs représentent-elles ?

Les principales parties prenantes de l’initiative sont le ministère de l’Agriculture, l’Institut kényan de recherche agricole, le réseau innovant Legume, la FAO et la fondation Rockefeller. D’autres parties prenantes comptent les animateurs et leurs formateurs, ainsi que les agriculteurs qui participent à l’initiative (FAO, n.d. ; Machacha, 2008).

Quels sont les impacts de l’initiative pour faciliter l’apprentissage tout au long de la vie ? À qui profite-t-elle et de quelle manière ?

L’initiative FFS a eu un impact significatif sur la population des zones rurales en facilitant l’apprentissage tout au long de la vie et en améliorant la qualité de vie. La formation permet une communication intense entre les participants de différents âges et sexes qui développent leur esprit critique et sont responsabilisés à la prise de décisions selon leur niveau d’éducation.

L’initiative a aussi introduit de nouvelles technologies dans les pratiques agricoles pour une croissance économique et un rendement accru garantis (Bunyatta et Mureithi, n.d.). L’approche participative de l’apprentissage donne aux agriculteurs la possibilité d’observer et d’analyser les avantages et les inconvénients de différentes technologies, puis de faire preuve de discernement en prenant la décision de les adopter ou non (Machacha, 2008).

Les membres de groupes de différentes FFS font état d’une amélioration de la qualité de vie au niveau économique et social. Apprendre à connaître de nouvelles technologies sur le terrain mène à l’adoption avec succès de techniques diverses et à une augmentation de productivité ; faire un meilleur usage des réserves d’eau du voisinage et planter deux fois par an double la récolte pour plus de revenus ; améliorer sa situation financière permet d’envoyer les enfants à l’école pour assurer d’autres progrès à l’avenir. Le statut social des participants s’est amélioré lui aussi – leurs communautés leur témoignent du respect, ils assument des rôles de direction et de renforcement des capacités (Machacha, 2008 ; Duveskog et al., 2011).

Références

Bunyatta, D. K. et Mureithi, J. G., n.d. Farmer Field School as an effective approach in empowerment of gender participation, decision making and diffusion of soil and crop management technologies among small scale farmers Trans-Nzoia district, Kenya. [PDF] Disponible à : www.kalro.org/sssea24/Theme3/FARMER_FIELD_SCHOOL_AS_AN_EFFECTIVE.pdf [Consulté le 4 juin 2021].

Duveskog, D., Friis-Hansen, E. et Taylor, E. W., 2011. Farmer Field Schools in rural Kenya: A transformative learning experience. Journal of Development Studies, 47(10, pp. 1529–1544.

FAO (Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture), 2001. Report of the training of trainers course on Farmer Field School methodology for KARI’s soil management and Legume Research Network project. [PDF] Rome, FAO. Disponible à : www.fao.org/3/bl052e/bl052e.pdf [Consulté le 4 juin 2021].

FAO (Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture), n.d. KARI’s Farmer Field School pilot project in Kenya. Disponible [en ligne] à : www.fao.org/in-action/kari-ffs-in-kenya/en/ [Consulté le 4 juin 2021].

Machacha, A., 2008. Farmer Field Schools in Bungoma district of western Kenya: A rapid appraisal. [PDF] Disponible à : https://lib.dr.iastate.edu/rtd/15449/ [Consulté le 4 juin 2021].

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