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EC32 : Programme national d’alphabétisation fonctionnelle au Ghana

Soumis par edusoft_admin le ven 02/09/2022 - 02:22

En quoi consiste l’initiative et où est-elle mise en place (par exemple dans quelle ville ou quel pays) ?

En 1997, le gouvernement ghanéen a conclu avec succès la première phase du Programme national d’alphabétisation fonctionnelle (NFLP). L’année 2000 a marqué le lancement de la deuxième phase. Le programme cible les communautés rurales, principalement dans le Nord du pays, et vise explicitement à instruire les adultes de milieux difficiles qui ne possèdent pas les compétences de base en alphabétisation. Il s’agit de les doter de compétences en alphabétisation fonctionnelle dans les langues du Ghana, de compétences de base en numératie et de renforcer leurs capacités à générer des revenus. Le programme est gratuit et ouvert à toutes les personnes insuffisamment alphabétisées (IRIF, 2005).

Comment l’initiative a-t-elle vu le jour ? Comment a-t-elle été mise en place ?

Dans les années 1980, le ministère ghanéen de l’éducation a créé la Division de l’éducation non-formelle (NFED) pour éradiquer l’analphabétisme au moyen de programmes éducatifs. La NFED formule et applique des politiques, coordonne et met en œuvre le programme, développe des matériels, supervise, contrôle et évalue les projets. Elle est composée de trois départements : logistique, développement de matériel, recherche et suivi.

Les projets-pilotes de développement de l’alphabétisation financés par le Département du développement international (DFID) britannique ont fait l’objet d’améliorations qui ont entraîné leur extension au niveau national. En 1992, le gouvernement ghanéen a adopté une politique de cinq ans baptisée Projet de développement des compétences en alphabétisation fonctionnelle (FLSP).

Le NFLP a suivi le FLSP dans toutes les régions du Ghana. Les cours sont proposés selon les besoins des communautés ; les lieux d’implantation prioritaires comprenaient les zones rurales. Les régions du Nord affichent les plus faibles taux d’alphabétisation, ce qui en fait les cibles principales du programme.

Le NFLP a modifié la méthode de Paulo Freire pour l’adapter aux besoins et aux capacités des participants auxquels des contenus ont été proposés à l’aide de supports visuels et dont les compétences en lecture ont été renforcées avec la méthode syllabique. Les sujets traités présentaient un intérêt pour la communauté, notamment l’agriculture, la vaccination, les soins médicaux et l’eau potable. Après avoir terminé le cours d’alphabétisation dans leur langue locale, les participants peuvent se mettre à l’anglais (IRIF, 2005). 

Quelles sont les parties prenantes à la conception et/ou la mise en place de l’initiative ? Quels secteurs représentent-elles ?

La première partie prenante du projet est le gouvernement du Ghana, représenté par le ministère de l’éducation et le NFED. Les acteurs internationaux comprennent le Département du développement international britannique et l’UNESCO qui apporte un soutien financier. Le NFED a également collaboré avec des organisations non-gouvernementales pour développer des projets dans le cadre de l’initiative. Enfin les institutions éducatives forment une autre partie prenante, notamment l’Institut ghanéen de linguistique, alphabétisation et traduction de la Bible (GILLBT) et l’Institut ghanéen des langues, qui ont contribué tous les deux à élaborer du matériel pédagogique (IRIF, 2005).

Quels sont les impacts de l’initiative pour faciliter l’apprentissage tout au long de la vie ? À qui profite-t-elle et de quelle manière ?

Le projet a rencontré un grand succès pour relever le niveau d’alphabétisation des participants. Pour faciliter l’apprentissage aussi, car il a contribué à valoriser l’instruction avec comme résultat un nombre plus important d’enfants scolarisés. Les participants sont mieux informés de leurs droits et leurs compétences fraîchement acquises leur permettent d’améliorer leur qualité de vie. Des campagnes de santé publique ont été menées parallèlement aux ateliers sur les soins médicaux et ont contribué à prévenir avec succès des maladies et à l’augmentation des indicateurs de santé. Le programme a cependant rencontré aussi des difficultés. Bon nombre de participants n’ont pas conservé les compétences acquises après la fin du programme ; les progrès en écriture sont restés insignifiants et seul un petit nombre de femmes a participé.

Après le lancement de la première phase fin 2003, 2,2 millions d’apprenants de 15 à 44 ans avaient participé au programme. Et si 60 pour cent étaient des femmes, le taux d’abandon était plus faible parmi les hommes.

D’après les études réalisées, la deuxième phase du programme a mieux réussi que la première. Les résultats les plus importants ont été obtenus en lecture, tandis que l’écriture a été négligée. D’autres activités ont débouché sur une représentation de la communauté et une participation civile accrue. On cite l’exemple des fêtes nationales et des défilés le jour de l’indépendance, le premier mai et le jour des agriculteurs. Ces occasions permettent aux participants d’afficher leurs exploits et de sensibiliser aux problèmes auxquels ils sont confrontés (IRIF, 2005).

 

Références 

IRIF (Facilité interrégionale contre l’inégalité). 2005. National Functional Literacy Programme, Ghana. [En ligne] Londres, Overseas Development Institute. Disponible à : https://odi.org/en/publications/national-functional-literacy-program-ghana/ [Consulté le 6 novembre 2021].

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